Raphaël Hardy, étudiant à l’IREx, a terminé son doctorat à l’Université de Montréal en février dernier. Il résume ici son projet de recherche de doctorat.
Les exoplanètes de type Jupiter chaude sont des laboratoires fascinants et uniques. Orbitant autour de leurs étoiles en moins de 10 jours, ces planètes géantes possèdent des températures dépassant les 700°C. Cette proximité avec leur étoile fait en sorte que ces planètes sont en rotation synchrone, c’est-à-dire qu’un de leurs hémisphères est constamment éclairé, on l’appelle le côté jour, et l’autre est constamment sombre, c’est le côté nuit (un peu comme la Lune, qui présente toujours la même face à la Terre). Il existe de grands écarts de température entre les deux hémisphères, ce qui créé de grands vents, qui atteignent des vitesses de plus de 30 000 kilomètres à l’heure. Ces vents contribuent à redistribuer uniformément la chaleur.
Des observations répétées ont permis de confirmer la présence de métaux alcalins comme le potassium et le sodium dans l’atmosphère de ces Jupiter chaudes. Là, ces métaux perdent certains électrons : on dit qu’ils sont partiellement ionisés. Ils peuvent donc interagir avec le champ magnétique global de ces dernières. Cette interaction est très sensible à la température, et l’interaction entre les vents partiellement ionisés et le champ magnétique réchauffe l’atmosphère. Sous certaines conditions, ce chauffage peut s’emballer, ce qui entraine une augmentation très rapide de la température de plusieurs centaines de degrés. Ce phénomène, appelé l’instabilité thermorésistive, s’arrête quand l’atmosphère devient assez chaude pour que le champ magnétique génère des oscillations qui freinent les vents.
Pendant mon doctorat, j’ai travaillé sur des simulations qui permettent de reproduire ce qui se passe dans l’atmosphère des Jupiter chaudes. On utilise des modèles magnétohydrodynamiques, qui permettent de décrire le déplacement d’un fluide qui partiellement ionisé, ici l’atmosphère de la planète, en présence du champ magnétique de cette dernière.
Nous avons introduit trois modèles distincts qui permettent d’étudier l’instabilité thermorésistive. Chacun a un niveau de complexité différent.
Nous avons terminé l’étude de l’instabilité thermorésistive avec un dernier projet à saveur plus mathématique, où nous avons étudié la nature non linéaire et chaotique du modèle local, qui apparait à certaines valeurs précises des paramètres.
Pour en savoir plus
Raphaël a complété son PhD à l’Université de Montréal entre 2020 et 2025, sous la supervision du professeur Andrew Cumming de McGill et Paul Charbonneau de l’Université de Montréal. Sa thèse est disponible sur Papyrus.