Septembre est arrivé et les stages d’été sont terminés à l’iREx. Après avoir présenté leurs résultats principaux aux membres de l’iREx et à quelques invités le 24 août dernier, c’est le moment pour nos dix stagiaires de faire le point avant de retourner à leurs études au baccalauréat ou d’embarquer dans l’aventure des études supérieures!
Avant de nous quitter, Luc Bazinet, Laurie Dauplaise, Emina Hafiz, Pierrot Lamontagne, Arnaud R. Larochelle, Érika Le Bourdais, Daniella Morrone, Philip Richard, Salma Salhi et Vincent Savignac ont accepté de répondre à quelques questions.
Stagiaire de l’Université d’Ottawa qui a travaillé avec Björn Benneke à l’Université de Montréal
Mon stage consistais à analyser des données de l’exoplanète WASP-121b capturées par l’instrument CRIRES+. Avec ces données, il est possible de détecter quelles molécules sont présentes dans l’atmosphère de WASP-121b ainsi que leur abondance. Aussi, il est possible de trouver la température de l’atmosphère à différentes altitudes.
Trouver l’abondances des molécules présentes dans l’atmosphère d’une exoplanète nous en dit long sur la formation et l’évolution de l’exoplanète. De plus, CRIRES+ est un nouvel instrument à la fine pointe de la technologie. Les analyses que j’ai faites sont dans les premières au monde avec les données cet instrument!
L’analyse m’a permis de confirmer la présence de monoxyde de carbone (CO) et d’eau (H2O) dans l’atmosphère de WASP-121b. J’ai aussi déterminé que cette exoplanète a une stratosphère (une couche de l’atmosphère qui augmente en température avec l’altitude).
J’ai appris beaucoup sur l’analyse des données provenant de télescope pour en extraire des informations utiles. Les données d’observation ne sont jamais «propres» lorsqu’on les reçoit, il y a beaucoup de travail à faire avant de pouvoir en tirer des conclusions.
Mon plus gros défi était de prendre mon temps. En regardant les données pour la première fois, j’ai eu des résultats prometteurs, cependant les données devaient être nettoyées pour avoir le meilleur résultat possible. Ce nettoyage était un long processus remplis d’essais et d’erreurs.
J’ai aimé être entouré de gens extraordinaires. Les professeurs et les étudiants aux cycles supérieurs que j’ai côtoyés sont des gens très intelligents et qui connaissent beaucoup de choses sur les exoplanètes. Ils était toujours prêts à m’aider lorsque j’avais de la difficulté. De plus, je me suis fait de bons amis parmi les stagiaires d’été.
Stagiaire Trottier de l’Université Laval qui a travaillé avec Björn Benneke à l’Université de Montréal
Mon stage portait sur l’amélioration du code SCARLET, développé par le professeur Björn Benneke, qui permet notamment de générer des modèles d’atmosphères d’exoplanètes. Ces modèles sont ensuite comparés avec des observations. J’ai modifié la façon dont le spectre d’émission thermique de ces planètes était calculé. J’ai également ajouté une portion de code pour tenir compte de l’absorption due aux collisions entre les molécules.
Il est toujours intéressant de développer des modèles qui reflètent mieux les processus physiques et chimiques réels qui se passent dans les atmosphères d’exoplanètes! C’est en comparant les modèles et les observations que l’on peut connaître de quoi sont composées les exoplanètes. Alors quoi de mieux que de perfectionner les modèles pour mieux comprendre les exoplanètes?
J’ai découvert que, dans le calcul du spectre d’émission d’une exoplanète, il est important de considérer l’émission thermique provenant des couches de l’atmosphère en périphérie de la planète. Il s’agit d’un détail qui est peu souvent pris en considération, mais cette omission occasionne des écarts importants avec les spectres réels que nous pouvons observer lors des éclipses secondaires, c’est-à-dire lorsque les exoplanètes passent derrière leur étoile hôte.
J’ai beaucoup appris sur les exoplanètes en général : comment on les détecte, comment on peut déterminer leur composition. Comme j’ai eu la chance de travailler avec un code de simulation d’atmosphères d’exoplanètes, j’ai découvert la complexité de simuler la multitude de phénomènes physiques et chimiques qui se produisent dans l’atmosphère d’une planète, que l’on tient totalement pour acquis dans notre vie quotidienne! Travailler avec ce code m’a également permis d’améliorer mes compétences en programmation.
Le plus gros défi a été d’ajouter la source d’absorption provenant de collisions de certaines molécules. Le code devait lire des fichiers de données disponibles sur internet, mais la structure de chaque fichier était totalement différente. Ça a donc été difficile d’adapter le code pour qu’il puisse lire toutes les structures correspondant à chaque molécule sans erreurs.
J’ai adoré pouvoir vivre la vie de chercheur en astrophysique le temps d’un été! Nous avons eu la chance d’assister aux Cafés iREx hebdomadaires, de réaliser des stages de formation à l’Observatoire du Mont-Mégantic, et même de participer à un événement de célébration lors de la diffusion des premières images prises par le télescope James Webb. Cet été aura été mémorable, autant pour toutes les nouvelles connaissances que j’ai acquises concernant les exoplanètes que pour les merveilleuses rencontres!
Stagiaire Trottier de l’University of Calgary qui a travaillé avec Jason Rowe à Bishop’s University
En apprendre plus sur les caractéristiques physique des huit planètes du système planétaire de l’étoile KOI 2433 en utilisant le langage de programmation Julia.
Il était intéressant d’apprendre comment utiliser la MCMC (Méthode de Monte-Carlo par chaînes de Markov) qui permet, à partir d’estimations pour certaines caractéristiques des planètes (comme la masse et la période) de calculer une série de meilleurs ajustements afin de recalculer ces valeurs avec plus de précision. C’était également très intéressant et passionnant pour moi de savoir que ces valeurs seront un jour téléchargées dans les archives des exoplanètes de la NASA.
J’ai trouvé les masses, les périodes, les centres de transit, et l’excentricité des orbites des planètes du système KOI 2433 et j’ai pu reproduire visuellement l’aspect de leurs orbites. Une des planète était nouvellement découverte dans ce système. Je pense que le résultat le plus important était de préciser les orbites des exoplanètes car cela fournit beaucoup d’information sur la façon dont les exoplanètes interagissent entre elles, et comment cela affecte leurs caractéristiques individuelles.
J’ai appris à coder dans le language Julia et à utiliser la méthode MCMC. Avant ce stage, je ne savais coder qu’avec le language Python, qui est assez similaire à Julia mais n’est pas aussi puissant sur le plan informatique. En ce qui concerne les statistiques, je n’ai pas suivi beaucoup de cours sur ce sujet, il était donc très utile de pouvoir en apprendre plus dans le cadre de mon projet.
Mon plus grand défi a été de comprendre la signification et l’objectif de l’analyse statistique des données car, comme je l’ai déjà mentionné, mes connaissances dans ce sujet étaient rudimentaires. Ainsi, il m’a parfois fallu plus de temps que je ne l’aurait voulu pour rassembler les informations et traiter les résultats du code.
Ce que j’ai préféré dans ce stage, c’est d’avoir pu créer les graphiques et les tableaux des résultats pour vraiment voir comment les données s’assemblent et en comprendre la signification. J’ai également apprécié de pouvoir effectuer le dernier mois de stage en personne à Bishop’s et, bien que cela se soit produit tard dans l’été, j’ai été très heureuse de rencontrer tous les autres stagiaires et membres de l’iREx.
Stagiaire Trottier de l’Université de Montréal qui a travaillé avec David Lafrenière à l’Université de Montréal
Mon stage a été divisé entre deux sujets. Tout d’abord, j’ai travaillé sur le simulateur du mode spectroscopie sans fente à objet unique (SOSS) de l’instrument NIRISS qui se trouve sur le télescope spatial James Webb. J’ai ajouté deux sources de bruit distinctes au simulateur : les rayons cosmiques et les étoiles du champ. J’ai également ajouté la possibilité de simuler des éclipses secondaires avec le simulateur.
Ensuite, j’ai analysé les données du télescope Dragonfly afin d’obtenir des signaux de transit qui pourraient potentiellement confirmer des potentielles exoplanètes identifiées par le télescope spatial TESS, appelées des TOIs (TESS Objects of Interest).
L’aspect le plus intéressant de mon stage, c’est que j’ai pu travailler avec des algorithmes très complexes et impressionnants et que j’ai pu leur ajouter des fonctionnalités qu’ils n’avaient pas avant. J’avais l’impression de travailler sur un jeu vidéo !
Le résultat que j’ai préféré au cours de mon stage c’est l’ajout de l’impact des étoiles de champ dans le simulateur SOSS. Afin de confirmer que l’algorithme d’ajout des étoiles de champ fonctionnait correctement, j’ai dû comparer le résultat de la simulation avec les données réelles du télescope Webb. Ce faisant, j’ai constaté que les deux images correspondaient presque parfaitement. C’était vraiment satisfaisant !
J’ai acquis de nombreuses compétences en matière de codage et de logiciels que j’utiliserai tout au long de ma vie professionnelle. C’était aussi ma première expérience dans un groupe de recherche et j’ai appris à planifier mon temps de travail et à partager des idées adéquatement. J’ai également beaucoup appris sur les détails de l’analyse et de la réduction des données en astronomie. J’ai finalement eu la chance de donner une conférence à l’ASTROLab du Mont-Mégantic, ce qui a été très instructif.
Mon plus grand défi a été de garder ma motivation lorsqu’un problème persistait. Dans ces situations, il faut souvent changer d’approche et abandonner certaines voies sur lesquelles on a travaillé pendant longtemps. Il peut être difficile de continuer à proposer de nouvelles idées, mais lorsque le Saint-Graal arrive, c’est très satisfaisant !
Le fait que j’aie pu travailler avec le plus grand télescope spatial jamais créé m’épate ! C’est un rêve qui se réalise. J’ai également pu travailler avec de grands scientifiques que j’ai toujours admirés. J’ai adoré le processus créatif consistant à trouver des solutions complexes à des problèmes et j’ai acquis tellement de compétences grâce à cela. Un grand merci à David Lafrenière, Loïc Albert et Chris Mann pour avoir rendu mon expérience inoubliable!
Stagiaire de l’Université de Montréal qui a travaillé avec Jonathan Gagné à l’Université de Montréal et au Planétarium Rio Tinto Alcan d’Espace pour la vie
La recherche de planémos (objets de masse planétaire sans étoile hôte) dans l’association d’étoiles Volans-Carina, qui est un groupe d’étoiles jeune avec un âge d’environ 89 million d’années. Sa couronne (des étoiles en périphérie de l’association) nouvellement découverte est très proche de nous. Ça nous permet d’étudier les membres les moins massifs du groupe, qui sont moins brillants.
La couronne de cette association avait tout juste été découverte quand j’ai commencé mon stage d’été, ce qui rendait le tout très excitant.
J’ai identifié deux potentielles naines brunes parmi les 330 000 entrées du catalogue. Pour confirmer leur appartenance à l’association Volans-Carina, il faudra faire davantage d’observations.
Beaucoup! Bien que j’ai toujours été intéressé par l’astrophysique, c’était la première fois cet été que j’abordais ce domaine dans un contexte académique/professionnel. J’en ai appris beaucoup sur les naines brunes, les associations d’étoiles et les
nombreuses techniques qui m’ont permis de rejeter les objets n’appartenant pas à l’association. J’ai aussi pu observer à quel point la communauté scientifique travaillait ensemble.
Mon manque d’expérience dans le domaine me faisait sentir un peu dépassé parfois, mais je suis si content maintenant que j’ai acquis des connaissances et des capacités.
Le sentiment que je travaillais sur quelque chose de nouveau. Je cherchais dans une association nouvellement découverte dans laquelle personne n’avait encore cherché de naines brunes. J’ai trouvé ça très inspirant.
Stagiaire Sureau de l’Université de Montréal qui a travaillé avec Nathalie Ouellette à l’Université de Montréal
La communication scientifique.
J’ai pu travailler sur une grande variété de projets tels que l’animation lors d’évènements grand public, la rédaction pour le web et les médias sociaux de l’iREx ainsi que la production de vidéos !
J’ai pu apprendre énormément sur les différentes façons de faire de la vulgarisation scientifique afin de rejoindre le public et sur comment ces initiatives permettent de vraiment faire rayonner la recherche !
J’ai principalement appris sur les différentes techniques pour vulgariser la science de façon à ce qu’elle soit compréhensible pour les différents publics auxquels on s’adresse. J’ai aussi acquis un bagage de connaissances générales en astrophysique qui me permettra de vraiment mieux comprendre ma recherche lors de mes études graduées.
Mon plus gros défi aura sans doute été de rapidement devoir en apprendre beaucoup sur les exoplanètes et d’autres notions connexes afin de les comprendre et pouvoir bien répondre aux questions du public lors des évènements durant lesquels j’ai animé.
J’ai adoré ma collaboration avec l’équipe des communications ! Chacune de nos tâches se complémentaient super bien et ça rendait l’ambiance de travail très organique. Le climat établit par ma superviseure faisait en sorte que je pouvais vraiment expérimenter et recevoir des commentaires presque immédiats pour pouvoir rapidement m’améliorer!
Stagiaire Trottier de l’University of Toronto qui a travaillé avec Jonathan Gagné à l’Université de Montréal et au Planétarium Rio Tinto Alcan d’Espace pour la vie
Mon stage portait sur la recherche de potentielles exoplanètes à l’aide des données astrométriques contenues dans le Gaia Data Release 3 (DR3), la troisième publications de données provenant du télescope spatial Gaia. Le but de ce travail était d’identifier les étoiles en mouvement sur le ciel et de filtrer les paramètres fournis par Gaia DR3 pour créer une liste d’étoiles hôtes potentielles.
Il était intéressant d’apprendre la signification des différentes données contenues dans Gaia DR3, et de voir comment certaines impliquaient qu’il y avait probablement un système d’étoiles binaires tandis que d’autres fournissaient des informations sur la confiance qu’on pouvait avoir en ces mesures. En outre, exploiter toutes ces données pour accomplir l’objectif de mon projet a rendu l’identification des exoplanètes hôtes dans les données encore plus gratifiante.
Le résultat de ce travail a été l’identification de 284 hôtes d’exoplanètes potentielles dans Gaia DR3 dans un rayon de 500 parsecs. Parmi celles-ci, 34 ont été identifiées comme des étoiles jeunes et nous avons commencé à obtenir des images directes pour confirmer la présence des exoplanètes candidatees.
Cet été, j’ai beaucoup appris sur la découverte des exoplanètes et sur les recherches menées dans ce domaine. Venant d’un domaine différent, j’ai commencé par apprendre les bases de la science des exoplanètes (méthodes de détection et de classification, etc.), puis j’ai affiné mes connaissances en vue de mon projet. De plus, c’était une occasion incroyable de développer mes compétences en codage et en communication scientifique.
Le plus gros défi de cet été a été de déménager à Montréal et d’y naviguer en tant que non-francophone. Bien que fastidieuse par moments, la barrière de la langue a été une merveilleuse occasion de pratiquer le français, et tous les membres de l’UdeM et l’iREx ont été compréhensifs et serviables tout au long de l’été.
Bien que l’apprentissage des rudiments du domaine des exoplanètes et le travail sur mon projet aient été deux aspects merveilleux de mon stage, ce que j’ai préféré cet été a été de rencontrer et d’apprendre à connaître les autres stagiaires et les membres d’iREx. Tout le monde était si accueillant que je me suis sentie intégrée à la communauté dès le début.
Stagiaire de l’McGill qui a travaillé avec Eve Lee à l’McGill University
Ce été, j’ai étudié comment les planètes qu’on appelle parfois des « Super-Puff » (« super-enflées »!) sont susceptibles de rapidement perdre leur masse et de déstabiliser les orbites de leur système. J’ai fait cela en modélisant l’atmosphère des planètes en question et en implémentant le résultat dans une simulation du système construite dans Rebound, un logiciel d’intégration à N corps.
À la base, ces planètes sont selon moi très intéressantes. Par exemple, un bon nombre ont un âge qui se situe dans les milliards d’années, mais les théories actuelles ne semblent pas être en mesure d’expliquer comment elles ont fait pour survivre aussi longtemps avec une atmosphère aussi étendue et pourquoi elles existent encore dans leur état actuel. Mon projet explore une possible hypothèse pour expliquer ce mystère.
Quoique beaucoup reste à apprendre sur le sujet, nos simulations semblent jusqu’à maintenant suggérer que l’importante perte de masse subie par ces planètes ne déstabilise pas les orbites comme on le croyait, ce qui pourrait nous aider à comprendre pourquoi nous pouvons encore observer ces étranges exoplanètes.
Cet été, j’ai beaucoup appris au sujet de la physique des fluides ainsi que ce qu’elle peut nous apprendre à propos des exoplanètes et de leur atmosphère. Aussi, j’en ai appris plus sur certains phénomènes tels que la résonance orbitale, où des planètes se « synchronisent » et se stabilisent mutuellement.
Un désavantage des simulations à N-corps est qu’elles peuvent prendre beaucoup de temps. Donc, lorsque nous voulions expérimenter avec notre modèle ou bien en ajuster certains aspects, il fallait judicieusement choisir quoi tester et s’assurer qu’il n’y avait aucune erreur, puisque chaque essai pouvait prendre plusieurs heures (voir plusieurs jours!). Ainsi, trouver comment rendre le processus plus efficace est devenu un aspect très important (et complexe!) de mon projet.
J’ai beaucoup aimé en apprendre sur les exoplanètes ainsi que sur comment ces dernières se forment. J’ai trouvé l’aspect de tenter de répondre à des questions dont personne ne connaît la réponse très palpitant. C’était d’ailleurs gratifiant lorsque nous faisions du progrès et que nous trouvions une façon de résoudre un problème auquel nous faisions face.
Stagiaire Trottier de l’University of Calgary qui a travaillé avec René Doyon à l’Université de Montréal
Cet été, j’ai travaillé au sein de l’équipe du professeur René Doyon pour analyser les nouvelles données du télescope spatial Webb au fur et à mesure qu’elles étaient disponibles. Mon projet était entièrement axé sur les données ; j’ai conçu des codes pour examiner des anomalies dans les données telles que les variations de flux et la variabilité stellaire. J’ai également effectué des ajustements bayésiens de courbes de lumière blanche comme première étape pour obtenir un spectre de transit complet.
C’était un réel honneur d’être l’une des premières personnes à accéder aux données sur les exoplanètes du télescope spatial Webb et de les analyser. J’avais l’impression d’entrer dans l’histoire en téléchargeant les fichiers. J’ai vraiment apprécié mener des analyses et de concevoir des codes permettant de découvrir de nouveaux résultats ou de nouvelles pistes de recherche.
Pendant la mise en service, nous avons découvert ce que nous avons appelé plus tard des « événements d’inclinaison », c’est-à-dire des moments où le flux des étoiles que nous observions variait brusquement à un moment donné dans la série chronologique. Lorsque nous avons commencé à travailler avec les données de TRAPPIST-1 en juillet, nous avons découvert qu’il y avait beaucoup de variabilité stellaire et peut-être instrumentale en dehors des moments où les planètes passent devant leur étoile (transits). Il est important de corriger ces effets avant de pouvoir produire un bon spectre de transit, ce qui est notre objectif ultime !
Au cours de cet été, j’ai appris à concevoir efficacement un code, à collaborer au sein d’une équipe sur des projets urgents et à comprendre le fonctionnement du processus de recherche. J’ai appris que les résultats sont souvent inattendus et qu’il est important de s’adapter en permanence aux nouveaux changements.
Le plus grand défi était la vitesse à laquelle les choses évoluaient et les nouvelles informations arrivaient. Les codes de réduction des données changeaient tous les jours, et je devais apprendre à les utiliser rapidement, ainsi qu’à prendre en compte les nouveaux résultats issus des analyses des autres membres de l’équipe.
J’ai adoré l’occasion unique qui m’a été donnée d’analyser les meilleures nouvelles données du télescope spatial Webb, et de le faire au sein d’une équipe de recherche aussi collaborative. J’ai pu contribuer de manière significative à notre projet en effectuant des analyses qui nous ont permis de découvrir des résultats intéressants. C’était vraiment une expérience révolutionnaire et je suis incroyablement reconnaissant d’avoir eu la chance de travailler sur un projet d’une telle importance historique.
Stagiaire Trottier de l’McGill University qui a travaillé avec Eve Lee à l’McGill University
Au cours de la formation des exoplanètes un peu plus petites que Neptunes (appelées « mini-Neptunes »), l’enveloppe de gaz entourant le noyau rocheux grandit à mesure que le noyau attire des particules provenant du disque protoplanétaire environnant, fait de gaz et de poussière. Des études ont décrit ces échanges de particules gazeuses entre le disque et l’enveloppe comme du « recyclage atmosphérique ». Mon objectif était d’inclure ce processus dans des simulations de la formation de l’enveloppe afin de voir s’il ralentit significativement l’accrétion de gaz du disque.
Le taux d’accrétion de gaz a un impact direct sur la masse finale de l’enveloppe de gaz des planètes au moment où le disque protoplanétaire se dissipe. L’étude de ce mécanisme permet donc de mieux comprendre si une protoplanète deviendra une mini-Neptune ou une plus grosse géante gazeuse. Le problème est que, bien que l’on observe une grande proportion de mini-Neptunes, les modèles actuels prédisent que l’accrétion devrait être suffisamment rapide pour ne produire essentiellement que des géantes gazeuses. C’est pourquoi nous envisageons différents scénarios comme le recyclage atmosphérique pour retarder la formation de l’enveloppe.
Après avoir réussi à inclure les flux de recyclage de gaz dans mon modèle de formation de l’enveloppe, j’ai découvert qu’ils retardaient l’accrétion de gaz à partir du disque de gaz. Bien que l’effet de ce recyclage atmosphérique soit considérable lorsque la planète se forme à une faible distance de son étoile, il n’a jamais suffisamment retardé le système pour réussir à produire des mini-Neptunes dans mes simulations. Cela suggère qu’inclure que le recyclage n’est pas suffisant pour expliquer la présence des mini-Neptunes.
Ce fut cet été mon premier contact avec l’astrophysique théorique. J’ai beaucoup appris sur la thermodynamique et la dynamique des fluides qui est nécessaire pour comprendre la formation des planètes. J’ai aussi découvert des méthodes numériques utilisées pour simuler des phénomènes physiques. De plus, j’ai eu l’opportunité de développer mes compétences en communication en apprenant à présenter mes résultats à mes pairs.
Mon plus grand défi cet été a été d’écrire le code de mes simulations et de faire en sorte que différentes parties de mon code fonctionnent ensemble. Dans ce genre de projet, il peut être facile de rester bloqué sur un problème pendant longtemps. J’ai définitivement appris beaucoup de ces contretemps et développé ma patience au cours de l’été!
Outre l’expérience de recherche que j’ai développée cet été, j’ai particulièrement apprécié les Cafés iREx hebdomadaires où j’ai pu découvrir d’autres recherches intéressantes en astrophysique. J’ai vraiment aimé travailler avec ma superviseure, la professeure Eve Lee. Elle explique très clairement la théorie derrière tout le travail numérique et ses conseils ont grandement contribué à la réussite de mon stage. Bref, j’ai eu beaucoup de plaisir cet été !
Note: Ces entrevues ont été légèrement éditées dans un souci de clarté.
You must be logged in to post a comment.