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Mon passage à l’iREx: James Sikora

Représentation artistique d’une exoplanète très chaude de type Jupiter, similaire à celle qui sera étudiée par James et ses collaborateurs. (Crédit: ESA/ATG medialab)
Représentation artistique d’une exoplanète très chaude de type Jupiter, similaire à celle qui sera étudiée par James et ses collaborateurs. (Crédit: ESA/ATG medialab)

James Sikora, chercheur postdoctoral à Bishop’s University, s’est joint à l’iREx en septembre 2019. En septembre 2022, il a quitté l’iREx pour poursuivre sa carrière au sein du Anton Pannekoek Institute for Astronomy à l’Université d’Amsterdam où il va continuer à faire de la recherche sur les exoplanètes. On lui a posé quelques questions sur son passage à l’iREx.

 

Mon passage à l’iREx: James Sikora

James Sikora. (Crédit: Photo de courtoisie)

Qu’as-tu le plus aimé de ton passage à Montréal?

En tant que membre du groupe sur les exoplanètes de l’Université Bishop’s, je n’ai malheureusement pas passé beaucoup de temps à Montréal. Cependant, mes rares visites à Montréal ont toujours été excellentes et rendues mémorables grâce à l’atmosphère accueillante et à la bonne nourriture!

Quel sont les projets marquants que tu as menés à l’iREx?

Je pense que les projets les plus importants et les plus passionnants que j’ai menés en tant que membre d’iREx ont été (1) un programme d’observation avec le télescope spatial James Webb qui a comme cible une planète semblable à Jupiter qui est inhabituellement chaude et (2) un programme utilisant le télescope Gemini Nord à Hawaï pour collecter des mesures de vitesse radiale de haute précision afin d’étudier un système planétaire très jeune.

À quelles questions tentiez-vous de répondre?

Dans le cas des observations du télescope Webb, qui sont prévues pour novembre 2022, nous espérons répondre à des questions sur les conditions dans lesquelles les nuages se forment et se dissipent dans l’atmosphère des planètes géantes gazeuses très chaudes. Pour ce faire, nous observerons une planète très spéciale, dont l’orbite est très excentrique. La distance entre la planète et son étoile hôte – et donc la quantité d’énergie absorbée par la planète et son atmosphère – varie donc considérablement au cours d’une seule orbite.

L’obtention de mesures de vitesse radiale de haute précision permet de mesurer la masse d’une exoplanète. La grande majorité des exoplanètes découvertes à ce jour sont vieilles : elles ont l’âge des planètes de notre Système solaire, ou encore plus. Mesurer la masse de très jeunes planètes – comme celles que nous avons récemment observées grâce à Gemini – donne des indices importants sur la façon dont les planètes se forment et évoluent. Par exemple, quand et dans quelle mesure les planètes riches en gaz se débarrassent-elles de leurs couches externes ? À quelle vitesse les planètes riches en gaz se contractent-elles lorsqu’elles se refroidissent au fil du temps?

Qu’avez-vous découvert?

Bien que les observations du JWST n’aient pas encore été réalisées, les récentes données publiées ont montré que les instruments fonctionnent de manière spectaculaire, ce qui nous rend tous très enthousiastes pour nos propres observations à venir.

En ce qui concerne les mesures de haute précision de la vitesse radiale des jeunes planètes, nos résultats préliminaires sont en accord avec la ce qu’on connait sur la façon dont les planètes riches en gaz se refroidissent et se contractent sur des centaines de millions à des milliards d’années. Ce type de confirmation fournit une observation qui contraint les modèles de formation planétaire. Nous travaillons sur un article qui va donner plus de détails à ce sujet. Restez connectés!

Qu’est-ce qui te motive dans la recherche dans le domaine des exoplanètes?

Ce qui me motive dans la recherche sur les exoplanètes est en grande partie le produit final : apprendre quelque chose de nouveau et repousser les limites de ce que nous savons actuellement sur la formation et l’évolution des planètes. Je me sens extrêmement privilégié de pouvoir utiliser des observatoires à la pointe de la technologie pour recueillir des mesures inédites qui aboutissent à de nouvelles découvertes!

Pourquoi les gens devraient s’intéresser à ce genre de travaux, d’après toi?

Je pense que toute recherche qui peut nous aider à mieux comprendre comment l’espèce humaine est arrivée là où elle est aujourd’hui et où elle pourrait se diriger dans des centaines ou des milliers d’années est très importante et passionnante. Les exoplanètes découvertes jusqu’à présent nous montrent une très grande diversité et nous fournissent des indices importants sur la formation et l’évolution des planètes de notre Système solaire et d’ailleurs.

Comment ton passage chez nous t’aide-t-il dans tes nouvelles fonctions?

En passant du temps au sein d’iREx, j’ai appris une tonne de choses sur les méthodes nouvelles et améliorées d’analyse des ensembles de données d’observation. De plus, grâce à l’aide des chercheurs de l’iREx et de l’Université Bishop’s, j’ai pu mettre la main sur un large éventail de données avec lesquelles je n’avais pas beaucoup d’expérience auparavant, comme la spectroscopie de transit de haute précision et les mesures de vitesse radiale. Cela m’a permis d’élargir considérablement mes compétences en recherche observationnelle sur les exoplanètes, ce qui m’aide déjà à développer des voies nouvelles et passionnantes pour mes propres recherches à l’avenir.