Charles Cadieux s’est joint à l’IREx en 2018 à titre d’étudiant à la maîtrise. Après avoir terminé ses études doctorales, il est resté au sein de notre équipe en tant que chercheur postdoctoral pendant six mois à l’Université de Montréal, où il a travaillé sur des données du JWST. Depuis octobre 2025, il est chercheur postdoctoral à l’Université de Genève, où il continue de collaborer avec l’équipe de l’IREx. Il répond ici à certaines de nos questions sur son stage postdoctoral à l’IREx.
IREx: Qu’as-tu le plus aimé de ton passage à Montréal?
Charles: Je connaissais déjà très bien le groupe de l’IREx, ayant complété mes études doctorales à Montréal. J’ai donc adoré avoir eu la chance de revoir au quotidien mes collègues exceptionnels de l’IREx et de poursuivre les nombreuses collaborations bâties au cours des dernières années.
IREx: Quel est le ou les projet(s) marquant(s) que tu as mené(s) à l’IREx?
Charles: Durant mon court passage de six mois comme stagiaire postdoctoral à l’IREx, j’ai travaillé sur de nombreux projets, dont le plus important est le développement d’outils d’analyse de données du télescope spatial James Webb.
IREx: Pour ce projet, à quelle question tentais-tu de répondre?
Charles: À l’IREx, plusieurs d’entre nous utilisons le télescope Webb pour étudier les atmosphères d’exoplanètes. Nous avons recours à une technique de grande précision appelée spectroscopie de transmission, qui consiste à filtrer et analyser la lumière qui traverse l’atmosphère d’une exoplanète lorsque celle-ci transite devant son étoile. Les outils d’analyse sur lesquels j’ai travaillé permettent non seulement de déterminer si une exoplanète possède une enveloppe gazeuse, mais aussi d’en déduire sa composition chimique. Bien que d’autres outils similaires existent, nous avons fait un effort pour rendre le nôtre facilement accessible, notamment pour les nouveaux utilisateurs de Webb souhaitant se familiariser avec ce genre d’analyse spectroscopique.
IREx: Pour ce projet, qu’avez-vous découvert?
Charles: J’ai travaillé sur des observations de transit de la Jupiter chaude WASP-127 b avec l’instrument NIRISS sur Webb. Cette exoplanète est une géante gazeuse un peu moins massive que la planète Saturne, mais qui orbite autour de son étoile en quatre jours! Elle est composée en majorité d’une épaisse atmosphère riche en hydrogène et hélium, mais aussi de diverses autres molécules dont nous pouvons déterminer l’inventaire chimique grâce au télescope Webb. Nous avons découvert un spectre extrêmement détaillé, potentiellement l’un des plus riches à ce jour observé avec Webb. Cependant, puisque l’analyse est toujours en cours, je ne peux pas en dire plus pour le moment!
IREx: Qu’est-ce qui te motive dans la recherche dans le domaine des exoplanètes?
Charles: Nous fêtons cette année les 30 ans depuis la découverte de la première exoplanète. Le début des opérations du télescope Webb en 2022 a complètement révolutionné ce domaine de recherche qui est encore relativement jeune. C’est donc très facile d’être motivé, car chaque semaine s’accompagne de nouvelles découvertes plus intrigantes les unes que les autres. Cela donne vraiment une impression de vivre dans un âge d’or de la recherche sur les exoplanètes.
IREx: Pourquoi les gens devraient s’intéresser à ce genre de travaux, d’après toi?
Charles: Notre Univers est si vaste et rempli de planètes similaires à la Terre dont les conditions à la surface pourraient être propices au développement de la vie telle que nous la connaissons. Nous sommes qu’au tout début de cette exploration de ces mondes potentiellement habitables. Nous pourrions être les premiers êtres humains à répondre à cette fameuse question “Y-a-t-il de la vie ailleurs que sur Terre?”, ce qui est à mon avis une raison suffisante pour susciter la curiosité et l’intérêt du grand public.
IREx: Comment ton passage chez nous t’aide-t-il dans tes nouvelles fonctions?
Charles: J’ai débuté le 1er octobre dernier un nouveau poste de chercheur postdoctoral à l’Observatoire Astronomique de l’Université de Genève. Mes études doctorales et mon passage à l’IREx qui s’en est suivi m’ont permis de développer mon sens de la recherche indépendante, ce qui est essentiel dans mes nouvelles fonctions.
Lisez le profil de chercheur de Charles avec l’Université de Genève.