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Mon passage à l’iREx: Daniel Thorngren

Représentation artistique de la Jupiter chaude HD 209458 b et de son étoile (en arrière plan), (Crédit: ESA/A. Vidal-Madjar/Institut d'Astrophysique de Paris/CNRS/NASA)
Représentation artistique de la Jupiter chaude HD 209458 b et de son étoile (en arrière plan), (Crédit: ESA/A. Vidal-Madjar/Institut d'Astrophysique de Paris/CNRS/NASA)

Daniel Thorngren s’est joint à l’iREx en septembre 2019 en tant que chercheur postdoctoral Trottier, à l’Université de Montréal. En septembre 2022, il a quitté l’iREx pour poursuivre sa carrière au sein de l’Université Johns Hopkins, où il va continuer à faire de la recherche sur les exoplanètes. On lui a posé quelques questions sur son passage à l’iREx.

Mon passage à l’iREx: Daniel Thorngren

Daniel Thorngren. (Crédit: Photo de courtoisie)

Qu’as-tu le plus aimé de ton passage à Montréal?

Montréal est une ville charmante et c’était formidable de vivre dans un endroit bilingue. Le fait de travailler avec des gens de l’Université de Montréal et de McGill m’a permis de ne pas me limiter à une seule bulle culturelle dans la ville. J’ai également apprécié l’importance accordée à la marche et aux transports publics par rapport à d’autres grandes villes d’Amérique du Nord.

Quel sont les projets marquants que tu as menés à l’iREx?

L’un de mes principaux centres d’intérêt à l’iREx était d’essayer de comprendre les Jupiters chaudes, des planètes géantes gazeuses qui se trouvent très proche de leur étoile. Je m’intéresse à la façon dont la composition et la structure de l’intérieur de ces planètes affecte leur atmosphère, qui est plus facile à observer. Je tente en particulier de comprendre la physique thermique des planètes – c’est-à-dire à quel point leur intérieur est chaud et pourquoi.

À quelle question tentiez-vous de répondre?

La grande question à laquelle nous essayons de répondre est : « Pourquoi les Jupiters chaudes sont si grosses? ». Les modèles physiques simples prévoient qu’elles devraient être plus petites, il doit donc y avoir quelque chose qui nous échappe et qui n’est pas inclus dans ces modèles. Comprendre comment ces planètes évoluent avec le temps est une pièce importante de ce puzzle, et nous aide à mieux modéliser leurs intérieurs.

Qu’avez-vous découvert?

Nous avons découvert que les Jupiters chaudes grossissent à mesure que leur étoile devient plus brillante. Cela signifie que les intérieurs de ces planètes ne se refroidissent pas seulement lentement, mais sont activement chauffées par leur étoile. Le réchauffement de l’atmosphère est normal et attendu, mais le fait que cette chaleur soit poussée vers l’intérieur de la planète ne correspond pas à notre compréhension actuelle des processus physique. La recherche que je mène vise donc à déterminer les processus qui nous échappent.

Qu’est-ce qui te motive dans la recherche dans le domaine des exoplanètes?

Je pense que toutes les personnes qui lisent ces lignes sont d’accord avec moi pour dire que l’espace, c’est tout simplement cool! C’est très satisfaisant de travailler à élargir nos connaissances dans ce domaine. J’apprécie particulièrement aussi l’opportunité de collaborer avec des personnes de tous horizons sur leurs travaux, et c’est un réel honneur lorsque quelqu’un me demande mon point de vue sur une question difficile.

Pourquoi les gens devraient s’intéresser à ce genre de travaux, d’après toi?

Les planètes géantes constituent en quelque sorte des archives, qui nous permettent d’en apprendre plus sur les disques au sein desquels les planètes se forment. Mieux les comprendre nous aide donc à comprendre comment toutes les planètes se forment, y compris la nôtre. De plus, comme les planètes géantes sont plus faciles à observer que les plus petites, nous disposerons toujours de plus d’observations et de meilleures données pour les étudier.

Comment ton passage chez nous t’aide-t-il dans tes nouvelles fonctions?

Mon travail à l’iREx m’a mené à collaborer avec des experts des Jupiters chaude à l’Université John Hopkins, où je suis maintenant chercheur, ainsi qu’à l’Université de Maryland, juste à côté. De plus, ma collaboration avec le professeur Björn Benneke de l’Université de Montréal m’a permis de mieux connecter mon travail avec les observations en cours des atmosphères d’exoplanètes. C’est particulièrement important maintenant que le télescope spatial James Webb a été lancé et que nous sommes déjà bien occupés à interpréter ces données!