2025

Mon passage à l’IREx : Thomas Navarro

Thomas Navarro. Arrière-plan : Représentation artistique de l'exoplanète Trappist-1 c, une exoplanète tellurique autour d'une naine rouge. Crédit: NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted (STScI).
Thomas Navarro. Arrière-plan : Représentation artistique de l'exoplanète Trappist-1 c, une exoplanète tellurique autour d'une naine rouge. Crédit: NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted (STScI).

Thomas Navarro a rejoint l’IREx en 2019 en tant que stagiaire postdoctoral à l’Université McGill. À l’automne 2024, il a rejoint le Centre Météorologique Canadien en tant que chercheur. Il répond ici à quelques-unes de nos questions sur son séjour à l’IREx.

IREx : Qu’as-tu le plus aimé de ton passage à Montréal?
Thomas : J’aime particulièrement la diversité culturelle de la ville et sa forte identité, qui font de Montréal un endroit qu’on ne finit jamais de découvrir! De plus, le Québec a une politique familiale très généreuse, ce qui facilite grandement la vie en tant que parent et chercheur.

IREx : Quel sont les projets marquants que tu as menés à l’iREx?
Thomas : J’ai travaillé sur la modélisation numérique des atmosphères d’exoplanètes telluriques (aussi appelée exoplanètes rocheuses) et l’inclusion de nouveaux phénomènes physiques dans les modèles numériques, notamment l’effet des forces de marées et les interactions à long terme entre calottes polaires et atmosphères.

IREx : À quelles questions tentiez-vous de répondre?
Thomas : Dans l’Univers, la grande majorité des planètes telluriques dans la zone habitable sont celles en rotation synchrone (elles montrent toujours la même face) autour des étoiles les moins massives, les naines rouges. Le but de ma recherche a été de comprendre quelles pourraient être les conditions qui règnent sur ces planètes. Malheureusement, les méthodes d’observations ne nous permettent pas de scruter avec suffisamment de détails ces mondes distants et il n’y a pas de tels exemples dans notre Système Solaire. Pour étudier ces astres j’ai donc recours à des simulations numériques pour mener des expériences virtuelles, en adaptant à des exoplanètes des modèles de climat avancés qui ont fait leurs preuves pour modéliser la Terre et d’autres corps du Système Solaire.

IREx : Qu’avez-vous découvert?
Thomas : Les forces de marées sur les planètes en orbite autour de naines rouges peuvent être considérables – des centaines de fois plus élevées que celles qu’on retrouve sur Terre. Or, nous avons découvert que leur impact sur l’écoulement atmosphérique était minime, et que leur impact sur le climat était négligeable, sauf dans les cas vraiment extrêmes où la surface solide de la planète est sur le point de fondre tellement ces forces de marées sont grandes.

Par ailleurs, j’ai aussi combiné des modèles pour étudier comment l’atmosphère interagit avec les calottes polaires, ces étendues de glaces aux pôles d’une planète. J’ai réalisé qu’en raison de la complexité des phénomènes physique qui se produisent dans l’atmosphère et dans la glace, c’est difficile de prédire la part d’eau qui peut être capturée sous forme de glace dans la partie de la planète qui est constamment dans l’obscurité, n’étant donc pas disponible pendant de longues périodes de temps du côté éclairé de la planète. Cela a d’importantes implications sur l’habitabilité de cette dernière.

IREx : Qu’est-ce qui te motive dans la recherche dans le domaine des exoplanètes?
Thomas : Ayant effectué des recherches spécifiques à Mars et Vénus avant mon passage à l’IREx, j’ai trouvé fascinant de pouvoir étudier des concepts qui concernent un nombre inimaginable de planètes dans notre Univers.

IREx : Pourquoi les gens devraient s’intéresser à ce genre de travaux, d’après toi?
Thomas : La recherche sur les exoplanètes nous fait vivre une époque révolutionnaire dans notre compréhension de l’Univers, et incidemment sur notre place dans cet Univers. La recherche scientifique peut s’avérer très technique et parfois abstraite et  difficile d’accès dans ses détails, mais elle porte un message universel.

IREx : Comment ton passage chez nous t’aidera-t-il pour la suite?
Thomas : Mon expérience en physique atmosphérique et en modélisation de phénomènes est très pertinente dans mon nouvel emploi de chercheur au Centre Météorologique Canadien d’Environnement et Changement climatique Canada, où je contribue à l’amélioration des techniques de prédiction météorologique. À l’IREx j’ai pu travailler dans un contexte multidisciplinaire qui s’avère être un atout pour interagir avec des météorologues, informaticiens, physiciens, etc.  Mon profil n’est pas unique car on trouve au Centre Météorologique Canadien d’autres personnes formée à l’IREx (Anne Boucher, Antoine Darveau-Bernier), et plus généralement un nombre non négligeable de scientifiques qui sont passé.e.s par l’astrophysique à un moment ou un autre de leurs études ou carrière

Pour en savoir plus sur Thomas, consultez sa page web.