Yayaati Chachan a rejoint l’IREx en septembre 2022. Il était stagiaire postdoctoral CITA National et MSI à l’Université McGill jusqu’à l’automne 2024, moment où il a commencé un poste de stagiaire postdoctoral à l’Université de Californie à Santa Cruz. Il répond ici à quelques-unes de nos questions sur son séjour à l’IREx.
IREx : Qu’as-tu le plus aimé de ton passage à Montréal?
Yayaati : Ma femme et moi avons adoré Montréal. Nous avons adoré ses différents quartiers, sa culture vibrante et sa diversité. Nous nous sommes fait des amis pour la vie.
IREx : Quel sont les projets marquants que tu as menés à l’iREx?
Yayaati : Avant de venir à l’IREx, j’ai travaillé sur un système planétaire (celui de l’étoile Kepler-167) qui comporte une planète géante semblable à Jupiter loin de l’étoile et trois super-Terres plus proches. Ce projet a soulevé de nombreuses questions intéressantes, dont l’une concernait l’efficacité avec laquelle la poussière est convertie en planètes à différentes distances de l’étoile. À l’IREx, j’ai développé cette notion dans une approche solide que j’ai ensuite utilisée pour répondre à certaines questions ouvertes dans le domaine de la science des exoplanètes.
IREx : À quelles questions tentiez-vous de répondre?
Yayaati : Je voulais comprendre pourquoi les super-Terres sont plus fréquentes et les planètes géantes plus rares autour des étoiles de faible masse. L’autre question qui m’intéressait était de savoir s’il existait de très petites planètes (semblables à la lune Ganymède ou à Mars) autour de ces étoiles. Nous allons bientôt observer un grand nombre de ces étoiles à l’aide d’un relevé de microlentilles gravitationnelles et personne ne sait combien de planètes de faible masse nous trouverons!
IREx : Qu’avez-vous découvert?
Yayaati : J’ai découvert que la fraction de planètes en fonction de la masse de l’étoile pouvait s’expliquer naturellement par l’efficacité avec laquelle la poussière forme le noyau des planètes. Les étoiles de faible masse sont tout simplement plus efficaces pour former ces derniers. Cependant, seule une petite fraction de ces étoiles peut former les noyaux plus massifs nécessaires à la formation de planètes géantes. De pouvoir exploiter ainsi un principe unique pour expliquer un éventail assez large d’observations s’est révélé très satisfaisant pour moi! J’ai également découvert que les planètes de type Ganymède ou Mars sont probablement très répandues autour des étoiles de faible masse. Je suis impatient de voir si cette prédiction tient la route par rapport aux observations à venir. Ces deux projets ont été réalisés en collaboration avec la professeure Eve Lee.
IREx : Qu’est-ce qui te motive dans la recherche dans le domaine des exoplanètes?
Yayaati : La science des exoplanètes est un domaine incroyablement riche en observations. Je m’intéresse personnellement à tous les aspects des planètes : leurs intérieurs, leurs atmosphères et leurs architectures orbitales (quels types de planète on trouve où autour des étoiles). En tant que physicien, il est exaltant d’utiliser les principes de base de différents sous-domaines pour élaborer des théories qui s’appuient sur ces observations.
IREx : Pourquoi les gens devraient s’intéresser à ce genre de travaux, d’après toi?
Yayaati : Chaque étoile de notre galaxie, la Voie lactée (et d’autres galaxies) a probablement un système planétaire autour d’elle. Il s’agit d’une découverte extrêmement importante qui façonne l’astronomie tant sur le plan scientifique que dans la conscience populaire. Quel type de planètes la plupart des étoiles possèdent-elles et quelles sont leurs architectures orbitales? Quelle est la fréquence d’une configuration comme celle de notre Système solaire? Quel est le résultat de la formation de planètes autour d’étoiles de différents types et dans différents environnements? Il y a tellement de questions qui appellent la curiosité innée que les humains ont pour l’Univers!
IREx : Comment ton passage chez nous t’aidera-t-il pour la suite?
Yayaati : Mon séjour à l’IREx m’a appris à être un chercheur indépendant et à travailler sur les problèmes qui m’intéressent. J’ai eu de nombreuses occasions de partager mon travail avec des étudiant.e.s du baccalauréat, des collègues et le grand public. Cela m’a permis de tirer des leçons précieuses sur la manière de partager efficacement un travail scientifique avec un large éventail de publics. J’ai également eu l’occasion de travailler avec des stagiaires d’été à l’IREx, ce qui a été gratifiant et instructif pour moi en tant que mentor. L’une d’entre elles (Emilia Vlahos) a même mené et publié un article sur la manière dont les planétésimaux influencent et modifient la composition des atmosphères planétaires. Les conversations et les collaborations avec d’autres postdocs (nous avons fait une demande de temps pour le télescope spatial JWST avec Romain Allart), des étudiants aux cycles supérieurs (nous avons écrit un article sur WASP-121 b avec Stefan Pelletier) et des membres du corps enseignant de l’IREx ont été très enrichissantes et m’ont permis d’élargir encore ma base de connaissances.
Pour en savoir plus sur Yayaati, consultez sa page web.
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