Charles Cadieux est stagiaire postdoctoral à l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (IREx) depuis mars 2025, après avoir complété un doctorat en astrophysique au sein du même institut sous la supervision de René Doyon.
Il travaille actuellement au développement d’outils d’analyse des données du télescope spatial James Webb, en particulier pour l’instrument NIRISS, afin d’obtenir des spectres de transmission d’exoplanètes plus précis et ainsi mieux sonder la composition chimique de leur atmosphère. Ce stage lui permet également de poursuivre plusieurs collaborations amorcées au cours des dernières années, notamment au sein du consortium NIRPS, dont l’un des objectifs est de mesurer la masse de nouvelles exoplanètes dans le voisinage solaire.
Le doctorat de Charles, complété entre 2020 et 2025, portait sur la caractérisation de super-Terres tempérées autour d’étoiles de faible masse. L’objectif était d’explorer la diversité de leur composition interne et atmosphérique de ce type d’exoplanète encore peu connues. En combinant les techniques du transit et de la vélocimétrie, ses travaux visaient à mesurer avec précision le rayon et la masse de ces exoplanètes, permettant de déduire leur composition globale, c’est-à-dire si elles sont composées de matériaux rocheux ou volatils.
Un des résultats marquants de sa thèse concerne LHS 1140 b, une super-Terre située dans la zone habitable. Des observations obtenues avec James Webb en décembre 2023 suggèrent qu’elle pourrait posséder une atmosphère riche en azote. Si cette hypothèse est confirmée, il s’agirait de la première détection d’une atmosphère analogue à celle de la Terre sur une exoplanète potentiellement habitable.
Plus largement, les travaux de thèse de Charles s’inscrivent dans un contexte de récentes découvertes individuelles pointant vers l’existence de super-Terres globalement rocheuses, mais dont la densité plus faible suggère une composition riche en eau (planètes océaniques). Ces résultats soutiennent l’idée qu’autour des étoiles de type M, les planètes se forment loin de leur étoile, là où l’eau en phase condensée est plus abondante pour l’accrétion, avant de migrer vers des orbites plus rapprochées correspondant à leur position actuelle.