2016

La Vénus du MIT

Vue d'artiste de GJ 1132b en orbite autour d'une étoile naine rouge. (Crédit: D Berry)
Vue d'artiste de GJ 1132b en orbite autour d'une étoile naine rouge. (Crédit: D Berry)

Une équipe de chercheurs a découvert la planète extrasolaire rocheuse la plus rapprochée de nous. Quoique inhabitable en raison de sa température de surface avoisinant les 225 °C, l’astre en question, nommé GJ 1132 b, fascine déjà la communauté astronomique.

Loïc Albert, chercheur à l’Institut, explique: « GJ 1132 b suscite un grand intérêt pour l’étude de l’atmosphère d’une exoplanète tellurique [similaire à la Terre]. » Cette planète rocheuse, très semblable à Vénus, est à environ 39 années-lumière de la Terre, soit pratiquement à notre porte ! Les auteurs de l’article, paru dans l’édition du 12 novembre de la revue Nature, sont persuadés que GJ 1132 b possède une atmosphère. La prochaine étape des recherches sera donc d’examiner le système exoplanétaire et de confirmer la présence d’une couche gazeuse englobant l’astre.

GJ 1132 b a été découverte en 2014 dans le cadre du projet MEarth-South (prononcé « meurth-south »). Ce projet utilise un réseau de télescopes robotisés de taille modeste (16 po, ou 40 cm) situés à l’Observatoire de Cerro Tololo au Chili. Les appareils scrutent le ciel à la recherche de variations de luminosité associées aux passages de planètes devant leur étoile (la méthode du transit). Les observations de suivi et de caractérisation ont déterminé que GJ 1132 b est en orbite autour d’une étoile (GJ 1132) de type spectral M, c’est-à-dire une étoile naine rouge dont le rayon est seulement un cinquième de celui de notre Soleil. La taille de l’exoplanète est 16 % plus grande que celle de la Terre et sa masse est 1,6 fois celle de notre planète ; elle complète une orbite autour de son étoile en 1,6 jour.

François Bouchy, Xavier Delfosse, Christophe Lovis, Nuno C. Santos et Stéphane Udry sont du nombre des chercheurs ayant participé à la découverte de cette planète sœur de Vénus et sont également des collaborateurs de l’iREx à travers les projets SPIRou et NIRPS.