2024

Mission spatiale Landolt : des étoiles artificielles pour une mesure précise de la luminosité des étoiles

Le champ profond du télescope James Webb. Crédit :  NASA, ESA, CSA, and STScI
Le champ profond du télescope James Webb. Crédit : NASA, ESA, CSA, and STScI

Une avancée scientifique majeure est sur le point de voir le jour grâce à la mission spatiale Landolt de la NASA. Cette mission, d’un coût de 19,5 millions de dollars, a comme objectif de créer des étoiles artificielles qui permettront de mieux calibrer nos télescopes au sol, et ainsi de mesurer la luminosité des étoiles de manière plus précise.

Jonathan Gagné. (Crédit: Photo de courtoisie)

Jonathan Gagné, conseiller scientifique au Planétarium de Montréal, professeur associé à l’Université de Montréal et membre de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (iREx), fait partie de l’équipe scientifique de la mission Landolt, constituée d’expert·e·s de douze institutions, principalement américaines.

« Participer à cette mission spatiale aux côtés de brillant·e·s expert·e·s, en contribuant à la sélection de cibles et à l’analyse des données, est une expérience stimulante » a affirmé Jonathan Gagné.

La mission Landolt, prévue pour 2029, est nommée en l’honneur de l’astronome Arlo Landolt, qui a établi entre les années 1970 et 1990 des catalogues de luminosité stellaire très utilisés. Elle est basée sur le déploiement de lasers calibrés à bord d’un petit satellite de type « CubeSat », qui sera lancé à près de 36 000 kilomètres d’altitude. Ces lasers inoffensifs seront dirigés vers la Terre et produiront des « étoiles artificielles », dont la brillance est connue avec précision. Ces étoiles, invisibles à l’oeil nu, pourront être observées par les télescopes au sol, ce qui permettra de calibrer leurs observation, et éventuellement d’évaluer de manière beaucoup plus précise la brillance des milliards d’étoiles qui se trouvent dans plusieurs grands catalogues astronomiques.

Connaitre la brillance des étoiles avec précision est la clé pour résoudre plusieurs mystères en astronomie. « L’impact qu’aura la mission Landolt dans divers domaines de l’astrophysique, notamment dans la caractérisation des exoplanètes et les mesures de l’accélération de l’expansion de l’Univers, sera particulièrement intéressant à suivre », explique Jonathan Gagné.

Les anciennes calibrations étaient en effet devenues la principale source d’erreur de mesure pour déterminer la brillance de la plupart des étoiles. Ces calibrations avaient été faites en 1995 par des scientifiques du Space Telescope Science Institute: elles étaient basées sur une comparaison de la brillance observée de trois naines blanches avec des modèles physiques de leur atmosphère.

La mission Landolt constitue une étape cruciale dans la quête de la précision en astronomie. En améliorant les calibrations anciennes, elle ouvre la voie à de nouvelles découvertes et à une meilleure compréhension de l’Univers.

Personnes-ressources pour les médias
Isabel Matte
Espace pour la vie
isabel.matte@montreal.ca
514 250-7753

Marie-Eve Naud
Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes
marie-eve.naud@umontreal.ca, 514-279-3222

Contact scientifique
Jonathan Gagné
Planétarium de Montréal, Université de Montréal, Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes
jonathan.gagne@montreal.ca

 

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